Irma, qu’est-ce qui a incité ta famille à participer au projet «La preuve par le slip»?
C’était tout simplement passionnant d’analyser son propre sol. Le projet offrait de multiples possibilités de comparer notre sol à d’autres. Je pense également que les projets auxquels les utilisateurs peuvent eux-mêmes contribuer sont les plus susceptibles de conduire à des améliorations. Lorsque les gens expérimentent par eux-mêmes ce qu’il est possible de faire différemment, ils appliquent beaucoup plus facilement ce savoir au quotidien. C’est ainsi que s’amorce un changement de mentalité.
Comment avez-vous été informés du projet?
C’est le site d’Agroscope qui a tout d’abord attiré mon attention et toute la famille s’est immédiatement montrée enthousiaste à l’idée de participer au projet. Nous avons d’emblée jugé que ce serait une bonne chose.
Le projet arrive gentiment à terme. Les «pièces à conviction» ont été évaluées et vous avez reçu les résultats des analyses.
Ces résultats vous sont-ils utiles?
Nous avons vu que les résultats différaient en fonction de la localisation des parcelles. La conclusion que nous avons pu en tirer est qu’il faut continuer de travailler avec des machines aussi légères que possible tout en ménageant le sol.
Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans les résultats de votre sol?
Pas grand-chose (rire). Comme nous soumettons régulièrement des échantillons de sol, nous le connaissons bien et nous savons ce qui peut être amélioré et à quel endroit.
Et que faites-vous lorsqu’une optimisation est nécessaire?
Bonifier le sol, la volonté est là... chez nous, comme chez beaucoup d’autres dans l’agriculture. Mais nous dépendons aussi de ce qu’offre le marché. L’utilisation de drones, par exemple, permet de réduire la charge sur le sol. Nous suivons cela avec un grand intérêt. Notre objectif, c’est de transmettre une exploitation en pleine santé.
Seriez-vous prêts à reprendre part à un tel projet?
Oui, tout de suite.
Et quelles questions aimeriez-vous vous-mêmes approfondir dans le cadre d’un projet?
Une question qui m’intéresse personnellement, c’est de savoir comment les sels de Schüssler, en particulier le 21, agissent sur les abeilles? En 2018, le centre de recherche apicole d’Agroscope a publié un rapport de recherche sur le chlorure de lithium. Il faudra sans doute encore quelques années de recherche avant qu’un médicament vétérinaire adapté ne soit autorisé. Mais nous ne sommes pas au courant de tous les projets et questions de recherche actuels. Si des institutions nous contactaient, nous serions ravis de participer à de nouveaux projets.
À ton avis, dans quels domaines faudrait-il davantage de recherche impliquant la population?
Quelles plantes devrons-nous cultiver à l’avenir? Quelles essences autoriser pour préserver nos forêts? La population doit trouver un moyen de gérer le manque d’eau, de façon à ce qu’il y en ait suffisamment pour les cultures vivrières.
Et je pense également que les personnes qui ne sont pas dans l’agriculture devraient être mieux informées sur l’utilisation correcte des produits phytosanitaires homologués. Seuls les produits autorisés dans l’agriculture devraient être autorisés à la vente.
Merci beaucoup de nous avoir consacré du temps, Irma!