L’une des principales mesures consiste à nourrir suffisamment les organismes du sol, c’est-à-dire les milliards de champignons, bactéries, collemboles, isopodes, acariens, vers de terre et nématodes qui habitent chaque mètre cube de sol. Plus ils ont à manger et mieux ils se sentent, donc plus ils peuvent remplir leurs fonctions et plus le sol est sain.
L’une des mesures les plus simples pour les jardins est de laisser simplement les feuilles mortes sur la pelouse ou l’herbe en automne. On remarquera qu’elles disparaissent comme par magie. Ce sont bien sûr les vers de terre qui sont derrière tout cela. Ils sortent de leur trou la nuit, choisissent une feuille et la traînent dans les profondeurs où ils la mangent. Les feuilles que les vers n’arrivent pas à attraper sont décomposées par les champignons, les collemboles ou les isopodes à la surface ou du moins hachées à tel point qu’elles peuvent servir de nourriture à toute une armée d’autres organismes. Tout ce qui reste, ce sont leurs excréments, ce que les spécialistes du sol appellent « l’humus ».
Pour nourrir les organismes du sol, on peut également épandre du mulch à base, par exemple, de fumier décomposé, de roseaux ou de sciure issue du travail du bois. Les organismes du sol pénètrent dans la couche de mulch par le bas, s’en nourrissent et produisent à leur tour l’humus tant recherché.
Le mulch a l’avantage de protéger également le sol contre l’érosion par l’eau et le vent. L’érosion touche principalement les grandes parcelles dont le terrain est légèrement pentu.
Outre le manque de nourriture, les organismes du sol ont un autre gros problème. Il s’agit des nombreuses substances que nous, les hommes, nous appliquons sur ou dans les sols pour faire pousser notre blé ou nos légumes. Les engrais de synthèse font partie de ces substances. Ils ont certes un effet fantastique sur la croissance des plantes, mais ils nuisent aux organismes du sol, surtout lorsqu’ils sont utilisés en grande quantité. Les champignons mycorhiziens, si précieux pour les plantes, dépérissent alors. Utiliser les engrais avec parcimonie permet de préserver les organismes du sol tout en continuant à nourrir les plantes.
Les pesticides sont d’autres substances étrangères importantes présentes dans nos sols. Ils peuvent se fixer pendant des décennies dans le sol et affecter sa biodiversité. La meilleure solution consiste à réduire autant que possible l’utilisation des pesticides. Pour ce faire, il est recommandé d’augmenter la diversité des plantes dans les platebandes des jardins, mais aussi dans les parcelles agricoles. Cela permet à un plus grand nombre de prédateurs naturels des ravageurs de trouver un habitat.